Photos de voyage au Sénégal – Episodes 4 et 5 : A tombeau ouvert
Épisode 4 : 16/07/2009
6h30 du matin, petit lever de soleil sur Saint-Louis. Le dernier. Il est temps de retourner à Dakar prendre mon billet pour la Casamance. Le bateau part demain et il vaut mieux le prendre à l’avance.
Il est donc l’heure de faire preuve de courage afin d’affronter mon 2ème trajet en taxi 7 places. La 1ère fois, on est encore naïf, innocent. On ne sait pas ce que c’est vraiment, mais la 2ème fois, plus d’excuse. On sait… Du coup, c’est nettement moins drôle. Et puis, il faut préciser une chose. Un taxi 7 places, ça ne veut pas dire 7 personnes. Et oui, ici, les enfants, ça ne compte pas. Je me retrouve donc sur la même banquette qu’une mama ayant le même tour de taille que ma désormais légendaire poissonnière, un boxer catégorie poids lourds WBC et deux charmants marmots aussi bruyants qu’agités. Cette fois-ci, je n’attends pas les nids de poule et me cogne volontairement la tête contre la vitre en espérant m’assommer, tomber dans les pommes et me réveiller au bout du calvaire… en vain. En fait, il y a tellement de monde dans cette voiture que la lumière du jour ne parvient même pas jusqu’à moi. Du coup, c’est aussi ennuyeux qu’un voyage de nuit, la chaleur en plus…
Arrivé à Dakar, je jette mes affaires dans un hôtel, je mange un morceau et file au guichet pour acheter un billet et là… grosse déconvenue. Le bateau est déjà complet ! Je suis pourtant venu un jour et demi en avance !!! bordel ! Je regrette le temps où le Joola embarquait encore 2000 passagers au lieu des 500 autorisés… bon ok, le Joola et ses 2000 passagers ont fini par servir de déjeuner aux requins, mais quand même…
Là, je suis blasé, 4 jours à attendre avant le prochain départ. Gros coup dur. Inutile de préciser que la perspective de rester 4 jours à Dakar ne me plaît pas, mais alors pas du tout. Je dois donc changer mes plans. Je décide de descendre d’une traite la « petite côte » au sud de Dakar. Au moins, j’aurai l’océan. C’est toujours mieux que de rester ici. Vous l’avez compris, j’aime pas Dakar…
Épisode 5 : 17/07/2009
Ça fait déjà 5 jours que je suis arrivé. Déjà 5 nuits où je ne dors presque pas, accablé par la chaleur ambiante. J’ai le cerveau défoncé par le bruit des ventilateurs. Seul lot de consolation : pour l’instant, pas de moustique en vue… Je guette ces salopards derrière ma moustiquaire, prêt à dégommer le premier qui passera à ma portée.
Ce matin, je ne suis pas très frais. Dans tous les sens du terme. J’ai peu dormi, il est 7h et je baigne déjà dans ma transpiration « comme un poulpe au fond d’une baignoire remplie d’eau fadasse ». Et je ne suis pas très motivé. Devinez quelle va être mon occupation du jour ? Allez un peu d’imagination ! … et oui, un voyage en taxi 7 places ! Je commence à devenir accro. Ma vieille 504 du jour se distingue par l’absence totale de garniture intérieure, par une superbe peinture couleur rouille et par des portières qui ne ferment pas vraiment… Franchement, à les regarder ces vieilles dames de la route, on est pris d’une pitié nostalgique et on se demande comment elles font pour ne pas claquer. Et bien, après 150 km, la nôtre, elle a claqué… lancés à 130 km/h dans notre bolide, cheveux au vent et liquidifiés par notre propre moiteur, ça nous a fait tout drôle quand notre carriole s’est mise à valser de l’arrière-train…
Encore vivants et libérés de notre carcasse , on s’est découverts au milieu de nulle part. Une heure plus tard, un minibus a bien voulu s’arrêter et nous prendre avec lui.
Alors, le minibus, c’est encore une autre forme de promiscuité. Il faut absolument que je vous détaille ça. On y est moins coincé et il fait moins chaud que dans un 7 places. On est une bonne cinquantaine dans le bazar, là où les ingénieurs de chez Mercedes n’avaient probablement jamais imaginé faire rentrer plus de 20 personnes… En revanche, c’est beaucoup plus folklorique. Dans un 7 places, tout le monde souffre en silence. Dans un minibus, tout le monde est très expansif… c’est le moins que je puisse dire. Pour situer, c’est un peu comme un marché africain, qui roule. Et puis comme c’est le moyen de transport le plus économique, il s’arrête partout. Et quand je dis partout, c’est partout, même là où on n’imagine pas trouver des êtres vivants… ni lézards, ni lions… ma foi, il y a toujours quelqu’un pour sortir d’un buisson alors qu’on vient à peine de redémarrer… Du coup, un voyage en minibus, dans ces conditions, c’est long.
Enfin, je ne vais pas me plaindre. Au bout du voyage, j’ai pu plonger dans la piscine de mon hôtel (et oui, une piscine dans mon hôtel ! y a pas dire, je m’embourgeoise… bientôt la clim si je continue), j’ai pu plonger dans la piscine de mon hôtel, disais-je, et j’ajouterai, en fort bonne compagnie. Nianing, c’était pas prévu, mais ça commence bien.
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J’aurais payé cher pour te voir tenter de t’assommer sur la vitre… ;)
(je note que tu as quand même eu les coudées assez franches pour immortaliser ton passage dans le taxi-brousse… :)