Photos de voyage en Malaisie : La jungle n’est pas toujours où l’on croit
Il y a toujours un sentiment étrange, à la fois angoissant et excitant, à quitter une grande métropole étrangère pour s’aventurer hors de ce territoire finalement familier, fait d’avenues, de bus et de métros.
Heureusement, j’ai choisi les Cameron Highlands comme destination pour les prochains jours. Recommandés dans tous les guides touristiques comme une région clémente et reposante, je me suis dit que ce serait une bonne transition après le tumulte de Kuala Lumpur.
Me voilà donc à traverser la jungle urbaine à la recherche de la gare routière où je dois prendre mon bus. La circulation dense complique ma progression. Je dois me frayer un chemin lentement, à travers une forêt de piétons et le cri strident des véhicules. Inondé de sueur à cause des 50 mètres que je viens de parcourir, je dois régulièrement essuyer mes yeux humides pour ne pas me perdre dans ce maquis de ruelles et de Chinois. Et là ! Alors que le camion stationné devant moi s’écarte lentement comme une feuille de bananier devant un explorateur en pleine jungle, je me retrouve face à un spectacle inattendu.
De leur pas lent et lourd, de gros buldozers gris se meuvent indolemment autour d’un immense cratère comme des éléphants autour d’une source d’eau. De leurs trompes puissantes, ils charient des rondins de bois et d’acier dans un manège secret connu d’eux seuls. A la périphérie de cette clairière perdue au milieu d’un labyrinthe urbain, j’aperçois soudain, montant sévèrement la garde, les silhouettes menaçantes d’immenses grues jaunes et noires que je n’avais pas vu jusque là, tout absorbé que j’étais par la contemplation du balai de mes éléphants d’acier. Soudain, un petit animal plus agité vient s’introduire dans mon champ de vision en poussant de petits cris répétés assourdis par le brouhaha ambiant. Il s’approche de moi en faisant des gestes avec ses pattes de devant. Malgré son agitation, je décide de m’approcher de lui, lentement. Nous ne sommes plus qu’à quelques mètres désormais. Je perçois mieux ses cris. Je les comprends mieux à vrai dire… Cet ouvrier semble vouloir m’expliquer que je n’ai rien à faire ici… Le seul problème, c’est que cet oasis perdu au milieu de la jungle, ça devrait être ma gare routière normalement… il faut croire qu’elle a été engloutie par l’écosystème urbain, en perpétuelle mutation.
Il devient donc urgent que je m’adapte à cette nouvelle inattendue. Je me mets donc à harceler tous les commerçants du coin, qui finissent par m’expliquer que je dois prendre un bus qui me conduira à Bikat Jalil, une autre gare routière à l’extérieur de la ville où je devrai prendre un autre bus à destination des Cameron Highlands.
Arrivé à Bikat Jalil, je me rappelle avec nostalgie les gares routières du Sénégal. Partout dans le monde, cette odeur inimitable de pneus chauds, de gazoil et de bitume en fusion vous saisit le ventre jusqu’à la nausée pour vous faire regretter d’avoir voulu vous échapper du confort sédentaire de votre chambre d’hôtel.
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oui, l’appareil était au fond de mon sac mais je me rattraperai dans le prochain billet